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La ligne de transmission Iringa-Shinyanga en Tanzanie est devenue un maillon essentiel du pool énergétique d'Afrique de l'Est.

Les pools énergétiques africains jouent un rôle crucial dans le soutien à l'intégration régionale en facilitant l'interconnexion des réseaux entre pays voisins. Ces réseaux interconnectés permettent aux nations d'acheter et de vendre de l'électricité au-delà des frontières grâce à un mécanisme de marché partagé.

Investir dans l'infrastructure vitale qui sous-tend ces pools énergétiques restera donc une priorité pour la Banque africaine de développement, qui intensifie ses efforts pour éclairer et alimenter l'Afrique dans le cadre de la Mission 300.

La Banque a souligné cet engagement lors d'une conférence de presse à Dodoma, en Tanzanie, à l'approche du Sommet africain de l'énergie qui s'est tenu à Dar es Salaam en janvier dernier. Elle a déclaré que la ligne de transmission Iringa-Shinyanga en Tanzanie était devenue un maillon essentiel du Pool énergétique de l'Afrique de l'Est (EAPP) et qu'elle contribuerait à stimuler les marchés régionaux de l'électricité du continent, encore balbutiants mais prometteurs.

Ce projet multipartenaires, soutenu par cinq partenaires financiers, dont la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, consiste en une ligne de transmission de 400 kV reliant Iringa, dans les hauts plateaux du sud, à Shinyanga, dans le nord du pays.

La ligne de transmission de 670 km renforce une ligne de 220 kV préexistante et a considérablement amélioré la fiabilité de l'approvisionnement en énergie pour les ménages et les entreprises en reliant les sources de production d'électricité du sud de la Tanzanie aux centres de charge du nord.

La Banque africaine de développement a souligné que le projet est unique non seulement pour son impact local, mais aussi pour son rôle crucial dans le soutien de l'interconnectivité des pools énergétiques dans toute la région. Il s'agit actuellement de la seule ligne de transmission capable de faciliter les échanges d'électricité entre l'EAPP et le Southern African Power Pool (SAPP).

Plaque tournante du commerce de l'électricité

« Elle sera la plaque tournante du commerce de l'électricité car elle constituera l'épine dorsale reliant la Tanzanie à ses pays voisins », a déclaré Andrew Muguwa, directeur des opérations à la Banque africaine de développement, à Dodoma.

« Bien qu'elle se trouve en Tanzanie », a-t-il expliqué, « elle a également une dimension régionale, en ce sens qu'elle contribuera à l'interconnexion du réseau électrique africain, de l'Éthiopie au Kenya et à la Tanzanie, jusqu'à l'Afrique australe ».

L'EAPP compte 13 pays membres, tandis que le SAPP en compte 12. La ligne de transmission Iringa-Shinyanga contribuera à favoriser les échanges d'électricité entre tous les pays des deux pools, a noté Muguwa.

« Dans les prochaines années, elle sera interconnectée au pool énergétique d'Afrique australe via la Zambie. Et en s'interconnectant au Kenya, elle sera d'une manière ou d'une autre reliée à l'Éthiopie, à l'Ouganda et au pool énergétique d'Afrique de l'Est au sens large », a déclaré Muguwa.

Impact sur la communauté

La ligne de transmission Iringa-Shinyanga a également bénéficié aux communautés locales en améliorant la fiabilité de l'approvisionnement en électricité. Baraka Mponda, médecin-chef par intérim à l'hôpital régional de Dodoma, affirme qu'avant l'achèvement du projet, l'approvisionnement en électricité était irrégulier, ce qui obligeait l'hôpital à recourir à des générateurs de secours pendant les coupures.

« Maintenant, l'hôpital utilise rarement le générateur de secours », a-t-il noté, ajoutant que cela avait encouragé de nouveaux investissements dans des équipements médicaux modernes. « Nous avons une unité de soins intensifs, un bloc opératoire avec des appareils d'anesthésie, l'unité centrale de stérilisation avec de très grosses machines et des services... tout cela a été possible grâce à une alimentation électrique stable et fiable », a-t-il déclaré.

Mponda a souligné qu'avant l'achèvement du projet de ligne de transmission, l'hôpital accueillait moins de 1 000 patients par semaine. Aujourd'hui, grâce à une alimentation électrique plus stable et à des services améliorés, il en accueille entre 1 000 et 2 000 par semaine, avec un taux d'occupation moyen de 360 lits sur 393. « Il est devenu beaucoup plus fréquenté. Avant, c'était un hôpital régional, maintenant il a été transformé en hôpital de référence », a-t-il déclaré.